Ramamani Iyengar Memorial Yoga Institute à Pune
PREMIER VOYAGE EN INDE
Je dédicace cet article à mes élèves, à qui je raconterai quelques anecdotes pendant les cours. Egalement à mes amis et ma famille, sans qui ce voyage n’aurait pas pu être possible.
J’ai souhaité aller visiter le berceau du yoga depuis plus de dix ans. Si j’ai fait le choix d’attendre si longtemps pour ce voyage en Inde, c’était pour pouvoir connaître le Rimyi. Par ailleurs, c’était important pour moi de partager ce voyage avec des amies pratiquantes et/ou enseignantes de yoga Iyengar. C’est pourquoi, je suis partie avec Mapie et Sabine. Nous sommes donc allées à Pune pour l’évènement, qui célèbrait le 50eme anniversaire du Centre de yoga Iyengar en Inde, appelé le RIMYI.
ARRIVEES AU RIMYI
La première journée fut pleine d’émotions ! Nous sommes allées au RIMYI, Ramamani Iyengar Memorial Yoga Institute (qui se prononce « rimi ») pour l’enregistrement au stage. Ce nom du Centre provient du prénom de Ramamani, épouse défunte de Monsieur Iyengar (1918-2014), peu avant l’inauguration du Centre, en 1975. L’endroit est magnifique, avec des statues de bronze, des photos, des gens venus du monde entier.
Après l’enregistrement, ce fut une belle surprise de pouvoir aller pratiquer pendant 2 heures dans cette salle que nous n’avions vue jusqu’alors vue qu’en photo et en vidéo (pour les cours en ligne avec Abhijata)… J’avais les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Je ne savais pas par où commencer, telle une enfant à qui on aurait offert tellement de cadeaux qu’elle aurait du mal à choisir lequel ouvrir en premier !
En soirée je me suis souvenue des paroles de Prashant : « Yoga is not Bogha » (le yoga n’est pas plaisir, ne confondons pas la pratique du yoga avec un plaisir des sens)…
STAGE DE YOGA IYENGAR A PUNE
Pendant 10 jours, nous avons pratiqué le yoga entre 5 et 6 heures par jour en ce mois de janvier 2025. Plusieurs enseignants nous ont présenté leurs différentes visions de la méthode Iyengar. D’un côté les anciens, comme Prashant, Sunita et Vinoz. Et d’un autre côté, les plus jeunes comme Abhijata la petite fille Iyengar, Srinet son cousin et Raya, un ami d’enfance très proche de la famille Iyengar (fils d’Uma chez qui nous avons été accueillies).
Le stage intensif a eu lieu dans un gymnase (PYC hindu gymcana), et le weekend de célébration du 50eme anniversaire était à l’Institut Iyengar. Au début du séjour, j’ai eu une grippe, ce qui m’a valu l’attention d’Abhijata, de Uday et des assistants. Ce fut un plaisir de regarder les cours au lieu d’être dans l’action, et de pouvoir bénéficier d’une séance de thérapie. Nous étions environ 250 participants venus du monde entier.
Le dimanche matin à 8h nous sommes allés à l’Institut pour regarder comment se passent les cours pour enfants… Quel rythme ! Au début Abhijata n’était pas là et nous ne l’avions pas encore vue depuis notre arrivée. Elle a fait irruption de façon joyeuse à son habitude au bout de 15 minutes. Ma surprise a été très grande !! Une petite larme d’émotion est venue se glisser au coin de mes yeux.
ABHIJATA IYENGAR
Une séance pendant le stage au eu lieu au RIMYI pour ceux qui, comme moi, étaient là pour la première fois. Abhijata nous a fait travailler dans les cordes pour préparer les extensions arrières. Nous avons parcouru différentes versions des asanas et préparé notre pont, Urdvha Danurasana. Mon entrée dans les cordes était très rapide, trop d’enthousiasme de ma part… Abhijata s’est approchée rapidement de moi, je pense qu’elle voulait me protéger d’une éventuelle chute ! Mais « Yoga is not Bogha » (voir ci-après)…
Jusqu’alors, je ne connaissais Abhijata qu’à travers les nombreux cours et stages que je suis en vidéo depuis 2019. J’ai pu confirmer qu’Abhijata était bien Mon Enseignante, une femme dont la pédagogie pour moi respire la clairvoyance, l’intelligence, l’humilité et l’empathie. Ses séances sont inspirantes et souvent magestrales, à la fois improvisées, structurées, dynamiques et stables. Abhi sait y parsemer des références aux Textes anciens, mais aussi de métaphores philosophiques issues de notre quotidien.
Par ailleurs, j’ai enfin su découvrir et apprécier les enseignements de Prashant Iyengar, difficile à suivre si on ne le connaît pas. Quel poète, quelle sagesse ! J’ai acheté un de ses livres, afin de m’immiscer davantage dans ses enseignements exceptionnels. Cet homme enseigne le yoga, alors qu’un accident lui a privé de l’usage d’un bras, il y a 38 ans. Il aurait souhaité être violoniste : l’amour de la musique se ressent dans ses enseignements.
LES CERTIFICATIONS (niveaux) de la métholde Iyengar
Une séance (juste avant la photo) m’a particulièrement touchée, car tous ses assistants et démonstrateurs étaient avec elle, sur l’estrade. Un effet de scène puissant, impressionnant pour moi, qui me chuchotait à l’oreille « oui c’est moi Abhijata, mais j’ai la chance d’être assistée par toutes ces merveilleuses personnes ! ». Elle a abordé le sujet des certifications, car elle reçoit de nombreux mails disant que certaines postures sont trop difficiles, comme notamment Padmasana ou Kurmasana. Ce sont des postures du niveau II ; elle nous a expliqué que les niveaux en yoga sont là pour nous accompagner à grandir, et pas pour créer une hiérarchie. Elle a aussi expliqué que certaines postures sont passées d’un niveau à l’autre, au fil des réclamations, mais qu’aucune posture n’est réellement difficile. Lorsqu’elle a demandé si on trouvait Kurmasana difficile, j’ai dit « oui », alors elle nous l’a faite faire, elle était tout près de moi pour voir comment j’exécutais la posture. Surprise, elle m’a dit qu’elle n’avait rien à corriger sur ma posture : le dos est rond, mais c’est tout à fait normal !
La séance de Pranayama avec Sunita m’a rappelé les cours que je prenais à Barcelone, au centre de Jordi Marti. Tellement précis, simple (trois postures en une heure), impeccable ! Cette femme m’a semblé être un puits de connaissance, elle m’a tellement touchée, je ne m’attendais pas à cela. A la fin de la séance je me suis mise à sangloter, puis j’ai fini par me prosterner devant elle, à mon immense surprise et malgré tout ce que j’aurais pu croire…
VISITE DE PUNE
Pendant 3 semaines à tout moment aucun regard ne nous a menacé. Nous nous sommes senties en totale sécurité, même mon amie Mapie pourtant très blonde !
Pune aussi appelée Poona a environ 5 Mio d’habitants. Le premier dimanche, nous avons visité la ville de Pune. Nous avons majoritairement circulé en Tuk tuk (taxi à 3 roues aussi appelé pousse-pousse ou Rickshaw). Parfois les voyages étaient longs, car le traffic est très dense et très bruyant. Sans regrets, nous avons visité le Palais où a été emprisonné Gandhi, l’Agha Khan Palace, mais aussi le Musée Raja Dinkar Kelkar Museum et un Temple.
Dans un immense parc se trouve un palais magnifique, où Gandhi fut emprisonné. Aussi, sa femme et son fils y sont restés jusqu’à leur mort, bien après l’assassinat du Mahatma Gandhi. A l’intérieur du musée, les Indiens nous regardaient comme des véritables curiosités ! Ainsi, des enfants sont même venus me demander mon prénom… Et trois jeunes étudiantes en pharmacie se sont approchées, nous avons discuté un long moment. Finalement, elles ont tenu à nous prendre en photo et publier un post sur Instagram, attestant qu’elles avaient discuté en charmante compagnie.
L’AYURVEDA
Sur notre chemin, nous sommes allées voir deux médecins ayurvédiques. La première fois c’était assez drôle… Pour à peine 6 € la consultation, la médecin de Jeevana a tout de suite su évaluer notre dosha en moins de 15 minutes (en 2h en France), tout aussi efficace ! Le dosha est notre nature, ce qui va déterminer tout ce qui est bon pour prendre soin de nous. Nous nous sommes fait masser pendant 2h30, un moment inoubliable.
En fin de séjour nous avons vu un autre docteur Neelesh S. Taware, un homme extraordinaire. Lorsque j’ai traduit la consultation pour mon amie, il a deviné que je parlais aussi l’allemand et l’espagnol simplement de par mon aura. Ensuite, il m’a offert une consultation…
Une boutique de cosmétiques bio et ayurvédiques a attiré notre attention, nous y avons acheté plusieurs produits. Dans le magasin, une stagiaire en communication nous a demandé de faire la promotion de leurs produits pour Instagram.
NOTRE LOGEMENT A PUNE
J’ai si bien dormi pendant tout le séjour ! Nous étions logées chez Uma (la maman de Raya, enseignant du Centre Iyengar). L’appartement se trouve dans une petite impasse, très tranquille, dans l’immense ville de Pune. J’ai même été réveillée par le chant des oiseaux, délicat et enchanteresse. Nous pouvions, à pied, rejoindre en quelques minutes de l’Institut Iyengar, dans le quartier résidentiel de Model Colony.
À l’arrivée chez Uma notre logeuse : elle nous a accueillies comme une mère, prévenante, elle avait préparé la moustiquaire, acheté des produits anti moustiques, et elle nous a invitées à dîner chez elle pour un repas succulent plein de saveurs et d’épices.
Malgré ce qu’on aurait pu penser, notre chambre est tout à fait sécurisée et l’endroit est juste parfait. En effet, nous pourrions aussi avoir été réveillées par le bruit des klaxons incessants des grandes rues. Le traffic est très particulier : tuk tuk (taxis à 3 routes), voitures, camions, vélos etc. et chacun fait savoir à l’autre qu’il arrive sur la file !
Presque chaque soir Uma est passée nous voir. Nous lui avons servi une tisane et elle nous a raconté plein de choses sur l’Institut. Elle fait partie de cette petite famille depuis 50 ans, bien qu’elle ne soit pas un membre de sang de la famille Iyengar. C’est merveilleux d’être accueillies par une femme comme elle et son mari…
Une dame vient faire le ménage chaque jour, une autre vient nous faire à manger, de la cuisine locale et végétarienne. Tous les soirs nous dînons vers 20h les plats végétariens en sauce, avec du riz. Le pain est frais du jour : ce sont des chapati et des bakris, un délice à chaque repas 🌟🌼